21.3.11

Problèmes de couple : reproches ou compassion ?

Si chacun voit les fautes de l'autre, comment réagit-on à ses propres fautes ? La façon dont on se traite soi-même, suite à une erreur, semble avoir des conséquences sur l'harmonie du couple. On peut se faire des reproches (attitude autocritique) ou bien avoir une bienveillance, une auto-compassion, envers ses propres errements. Si se critiquer soi-même amène des pensées négatives, jugées néfastes sur le long terme par certains chercheurs, la compassion pour soi-même peut mener à l'auto-indulgence et empêcher de corriger ses erreurs. Toutefois on remarque que la compassion envers soi-même abaisse le niveau d'anxiété et le taux de dépression.
De ces deux attitudes, les chercheurs se sont demandés laquelle était la plus favorable au maintien d'une vie de couple harmonieuse. Faut-il s'auto-critiquer et se remettre en cause à chaque conflit, en ruminant ses erreurs ? Ou vaut-il mieux être tolérant envers soi-même, ce qui pourrait être favorable à une meilleur attitude dans le couple ? Néanmoins, ne pas corriger ses erreurs peut aussi mener à un conflit grandissant.
A travers deux études, une expérimentation et une étude longitudinale sur une durée de 12 mois, auprès de jeunes couples nouveaux mariés et sans enfants, les chercheurs ont mesuré laquelle des deux attitudes étaient la plus propice à la paix des ménages.
Etant donné que chaque attitude pouvait avoir des effets positifs, les chercheurs ont pris en compte un autre facteur, l'application, le fait d'être consciencieux. Ils ont en outre évalué la compassion pour soi-même et la motivation à corriger ses fautes.
Les résultats de l'étude ont amené les chercheurs à des conclusions différentes pour les femmes et les hommes. Les femmes, naturellement plus motivées à préserver leur couple, pour des raisons biologiques et culturelles, auraient intérêt à développer de la compassion envers elles-mêmes, ce qui leur donnerait une plus grande motivation pour corriger leurs erreurs et une plus grande satisfaction dans la vie de couple. 
Pour les hommes, tout semble se jouer autour du fait d'être ou non consciencieux. Les hommes très consciencieux et dans l'auto-compassion étaient plus enclins à corriger leurs erreurs, à faire des concessions, ressentaient plus de satisfaction à la vie de couple et reportaient moins de difficultés. Par contre, les hommes ressentant de l'auto-compassion et montrant une attitude moins consciencieuse de manière générale dans leur vie, rencontraient plus de difficulté à promouvoir une vie de couple épanouie, en ne corrigeant pas leurs erreurs.
Source : Baker, L. R., & McNulty, J. K. (2011). Self-compassion and relationship maintenance: The moderating roles of conscientiousness and gender. Journal of Personality and Social Psychology, doi:10.1037/a0021884